L’entretien des établissements médico-sociaux représente un défi permanent, où la qualité du service repose autant sur la rigueur des procédures que sur le respect du rythme de vie des résidents. Dans un foyer de vie, nettoyer ne suffit pas : il faut également limiter les intrusions dans les espaces privés, composer avec un environnement souvent encombré, et organiser les interventions pour ne pas perturber le quotidien. Dans ce cadre exigeant, l’intégration d’un robot autonome tel que IMOTEP constitue une réelle opportunité. Encore faut-il en maîtriser l’installation pour garantir sa pleine efficacité.
Clarifier les objectifs : soulager, animer, automatiser
La réussite d’un projet d’intégration repose d’abord sur une définition claire des objectifs. Dans le cas de ce foyer de vie, les enjeux étaient multiples. Il s’agissait d’abord de soutenir l’équipe de nettoyage en automatisant les tâches les plus répétitives, permettant ainsi aux agents de se concentrer sur les zones sensibles et les interventions spécifiques. Le robot devait également offrir une dimension ludique, en suscitant chez certains résidents un intérêt, voire un attachement affectif, créant ainsi une forme d’animation discrète mais bénéfique. Enfin, la possibilité de piloter les cycles de nettoyage à distance via une interface numérique intuitive permettant d’optimiser l’organisation sans mobiliser constamment les encadrants.

S’adapter aux spécificités du site
Chaque établissement présente des particularités qu’il est essentiel de prendre en compte en amont de l’installation. Le foyer concerné comportait de nombreux obstacles physiques, tels que des fauteuils, des chaises ou des tables, rendant indispensable la création d’une cartographie précise. Si les sols, composés de carrelage et de béton lisse, facilitaient globalement la navigation du robot, certaines zones plus complexes, comme les tapis d’entrée ou les vitrages, ont nécessité des ajustements techniques spécifiques. Par ailleurs, le site étant réparti sur deux bâtiments distincts, une réflexion stratégique a été engagée quant à la mutualisation ou non de l’équipement. Dans ce cas précis, il a été recommandé de déployer un robot par bâtiment afin de garantir une efficacité maximale tout en évitant les manipulations fréquentes. Enfin, le respect des zones sensibles, notamment les chambres, a été assuré par la création de murs virtuels et de zones vitrées paramétrés directement via l’interface du robot.

Organiser l’espace de manière intelligente
La mise en service d’IMOTEP s’est appuyée sur une segmentation de l’espace en quatre zones de nettoyage distinctes, permettant une programmation adaptée aux rythmes de vie du foyer. Cette organisation a permis de coordonner les passages du robot avec les horaires de repos, de repas et d’activités, tout en optimisant ses trajets et sa consommation énergétique. Lors de cette phase, des zones vitrées ont été intégrées manuellement au système afin d’éviter que le robot ne tente de franchir des surfaces transparentes qu’il pourrait interpréter comme des ouvertures. Ces réglages ont contribué à assurer une navigation fluide et sécurisée, sans interruption.

Valoriser la démonstration sur site
La démonstration en conditions réelles a joué un rôle déterminant dans la réussite de l’intégration. Elle a permis aux équipes du foyer de se familiariser avec les capacités du robot, de formuler des attentes spécifiques et d’ajuster certains paramètres, comme les horaires de fonctionnement, les plans de nettoyage ou la mise en place de barrières virtuelles. Ce moment d’échange a également permis de rassurer les professionnels, en leur offrant une vision concrète du comportement du robot dans leur environnement de travail, et en répondant à leurs éventuelles interrogations.
Associer performance et qualité de vie
L’installation d’IMOTEP a permis d’atteindre plusieurs objectifs clés. L’organisation du nettoyage s’est trouvée améliorée, les agents étant moins sollicités pour les grands espaces et pouvant se concentrer sur des interventions plus précises. Le projet a également généré des économies sur le long terme, grâce à la réduction du temps de travail humain alloué aux tâches répétitives. Enfin, une dynamique positive s’est installée dans le foyer, certains résidents prenant plaisir à observer, suivre ou interagir avec le robot, contribuant à une atmosphère plus vivante et participative.
Les conditions essentielles d’une intégration réussie
La réussite d’un tel projet repose sur cinq étapes fondamentales. Il convient d’abord de procéder à une analyse approfondie des besoins pour bien cibler les objectifs : gain de temps, amélioration de l’interaction, automatisation. Ensuite, une cartographie technique est indispensable afin d’établir un nettoyage par zone, identifier les obstacles, délimiter les zones d’intervention et créer les murs virtuels nécessaires. La démonstration sur site constitue une étape clé pour ajuster les réglages et impliquer les équipes. Une organisation rigoureuse des horaires et des trajets optimise ensuite le fonctionnement du robot au quotidien. Enfin, un suivi régulier, fondé sur une maintenance légère et une supervision simple, garantit la durabilité et l’efficacité de l’équipement.